Souveraineté des données : qu’est-ce que c’est ?
La révolution numérique est profondément marquée par le Big Data, l’IoT et l’intelligence artificielle qui font que les données sont centrales et au cœur de toutes les préoccupations des dirigeants d’entreprise partout dans le monde. La notion de souveraineté des données apparait donc comme une nécessité.
La souveraineté des données est un sujet essentiel dans un monde numérique de plus en plus interconnecté. Elle se rapporte à l’autorité de détenir des données tout en servant de terme de droit aux aspects liés au traitement des données numériques, entre protection, chiffrement, transmission et stockage. Les organisations, qu'elles soient publiques ou privées, doivent s'assurer que leurs données sont protégées et restent sous leur contrôle, même lorsqu'elles sont stockées à l'étranger ou dans des environnements cloud. Explorez dans cet article la définition, les enjeux, et les stratégies pour assurer la souveraineté des données, en s’appuyant sur les cadres juridiques et les technologies existantes.
a. Souveraineté des données : définition
La souveraineté des données fait référence au droit d’une nation ou d’une organisation à contrôler les données générées, traitées ou stockées sous sa juridiction. Cela signifie que les données sont régies par les lois du pays où elles sont stockées, même si elles sont utilisées ailleurs. La souveraineté des données est un enjeu majeur pour assurer la sécurité, la confidentialité et l'intégrité d’informations stratégiques.
Le concept de souveraineté des données a pris une importance de plus en plus prégnante avec la montée en puissance des technologies cloud, de l’IoT et de l’IA où les données sont souvent stockées dans de multiples pays. Des événements tels que les révélations de surveillance de masse en 2013 ont incité les gouvernements à mettre en place des réglementations pour protéger leurs données sensibles, notamment avec l'adoption du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).
b. Cadre juridique et réglementaire
Loin d’être un cadre linéaire, la souveraineté telle que nous l’appréhendons trouve souvent dans le numérique une nouvelle forme d’expression. La structuration des environnements cloud et l’accélération de l’ère du big data et de l’Intelligence artificielle font qu’il devient impératif de repenser toute la notion de souveraineté des données. Le RGPD, adopté par l'Union Européenne, est l'un des principaux cadres législatifs en matière de souveraineté des données. Il impose des règles strictes sur la manière dont les données personnelles doivent être collectées, stockées et transférées, en exigeant le consentement explicite des individus et en garantissant des droits sur leurs données.
i. Lois nationales et internationales
En dehors de l’Europe, des pays comme les États-Unis et la Chine ont également mis en place des lois pour protéger les données de leurs citoyens. La loi Cloud Act aux États-Unis permet aux autorités d'accéder aux données stockées par des entreprises américaines, même si elles sont hébergées à l'étranger. Cela peut cependant soulever des questions sur la souveraineté des données à l’échelle internationale. Néanmoins, il existe un dispositif additionnel à savoir le règlement sur les marchés numériques (« Digital Markets Act » (DMA)) pour combler le manque de normes en cherchant à limiter et encadrer le pouvoir des grandes plateformes numériques. Ce règlement sera élargi aux GAFA ainsi que d’autres plateformes répondant aux critères de la DMA.
ii. Implications pour les entreprises
Pour les entreprises, ces réglementations imposent des obligations légales de stockage des données dans des juridictions spécifiques. Les organisations doivent également s'assurer que leurs partenaires cloud et fournisseurs respectent les mêmes exigences en matière de conformité pour éviter les sanctions.
c. Les trois étapes pour assurer la souveraineté des données
i. Identifier les données critiques
La première étape pour assurer la souveraineté des données consiste à identifier la nature des données, et d’identifier ensuite quelles données sont critiques pour l’organisation. Il s'agit notamment des informations sensibles ou stratégiques qui nécessitent une protection renforcée.
ii. Évaluer les risques et les vulnérabilités
Les entreprises doivent effectuer une évaluation des risques liés à la perte ou à l’accessibilité des données pour identifier les vulnérabilités potentielles liées à la gestion et au stockage des données. Cela inclut les risques de piratage, d'accès non autorisé ou de pertes de données lors des transferts transfrontaliers.
iii. Mettre en place de politiques de gouvernance des données
L’évaluation de l’efficacité des pratiques actuelles de gestion des données est particulièrement critique. La politique de gouvernance doit être sans cesse réévaluée avec l’introduction des objets connectés et de l’Intelligence artificielle. Il est essentiel de définir des politiques de gouvernance des données claires. Cela inclut la mise en œuvre de processus de gestion des accès, la protection des données sensibles et la conformité aux réglementations locales et internationales.
d. Les bonnes pratiques pour assurer la souveraineté des données
1. Les solutions de chiffrement et de protection des données
Les données sont devenues l’un des actifs les plus précieux, mais elles restent vulnérables aux cyberattaques. Le chiffrement des données est une méthode clé pour garantir que seules les personnes autorisées peuvent accéder aux informations sensibles, même en cas de piratage ou de transfert transfrontalier. L’IA en particulier, l’intelligence artificielle prédictive (IAP) et l’analyse en temps réel, joue un rôle crucial dans la sécurisation des données. Aujourd’hui la plupart des grandes entreprises se tourne vers les solutions IAP qui permette une analyse proactive, une automatisation de la détection des menaces et enfin leur chiffrement assurant une protection des données sensibles à chaque étape. Il permet également de répondre aux exigences de conformité des réglementations internationales.
2. Outils de gestion des accès et des identités
La gestion des identités et des accès (IAM) est indispensable pour assurer la souveraineté des données. Ces outils permettent de contrôler qui peut accéder aux données sensibles et d'assurer que seules les personnes autorisées puissent les consulter ou les modifier. Cependant, nous découvrons de nouveau outils embarquant l’intelligence artificielle avec une capacité de traiter de grandes quantités de données en quelques minutes. Cela permet de révolutionner notre approche de la gestion des identités et des accès et une meilleure sécurisation et un gain de temps considérable. L’intégration de l’IA dans l’IAM ne se limite pas à une amélioration des outils existants. Il s’agit d’un changement de paradigme qui permet d’adopter une approche plus proactive, adaptative et intelligente de la gestion des identités.
3. Plateformes de stockage souverain
Les plateformes de stockage souverain sont conçues pour héberger les données dans des juridictions spécifiques, garantissant ainsi qu'elles ne sont pas soumises à des lois étrangères qui pourraient compromettre leur sécurité ou leur confidentialité. En France, il en existerait plusieurs, ce qu’il faut retenir est qu’il va dans le même souci de sécurisation des données et de s’assurer qu’elles restent dans la zone géographique du pays vu leur niveau de sensibilité.
4. Hébergement des données au niveau national
Pour les entreprises françaises, stocker leurs informations en France revêt une importance capitale en termes de conformité aux réglementations locales comme le RGPD et de protection contre les législations étrangères. Cela permet également de garantir un contrôle total sur les données sensibles, en réduisant les risques liés à la souveraineté des données.
Une solution particulièrement adaptée à cette problématique est le recours aux Edge datacenters. Ces centres de données, comme nous l’avons compris à UltraEdge revêtent un impact capital dans la souveraineté des données. Situés à proximité des zones urbaines, les Edge Data centers permettent de réduire les temps de latence, d'améliorer l'efficacité énergétique en optimisant la gestion de la chaleur, et de limiter la dépendance aux infrastructures centrales tout en garantissant une meilleure résilience du réseau. Consultez la carte Ultra Edge qui recense nos datacenters en France.
e. L’importance de la sensibilisation et de la formation des utilisateurs
i. Programmes de formation pour le personnel
Les entreprises doivent investir dans la formation de leur personnel pour assurer une gestion responsable des données. Une bonne compréhension des pratiques de sécurité et des obligations réglementaires est essentielle pour minimiser les risques de non-conformité.
ii. Sensibilisation aux bonnes pratiques de gestion des données
En plus de la formation, les organisations doivent sensibiliser leurs employés aux bonnes pratiques de gestion des données, notamment en ce qui concerne la protection des informations sensibles et la mise en œuvre de solutions de sécurité adaptées. Il convient de s’assurer dans le même temps que les données sont stockées en conformité aux normes et législation en cours dans le pays.
Enfin, les entreprises doivent mettre en place des systèmes de surveillance continue pour détecter toute violation ou tentative d'accès non autorisé aux données en utilisant les outils récents tels que des agents IA. Cela permet de réagir rapidement et de limiter les dégâts en cas de problème. Des audits réguliers sont indispensables pour s'assurer que les politiques de gestion des données sont respectées et que les solutions de protection restent à jour face aux nouvelles menaces et aux évolutions réglementaires.